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CAJOLETTE ET LA STATUE…

de l’ange gardien, qui devait dorénavant orner la salle de récréation de ses petits orphelins, heureuse de voir rendue à destination cette statue à laquelle les Sœurs attachaient un grand prix. Quant à Cajolette un peu soulagé maintenant du fardeau de l’ange gardien qu’il venait de déposer sur une table, il avoua à la sœur en toute franchise, qu’il aurait mieux aimé travailler toute la journée à bûcher du bois de corde, que de promener en voiture une statue de cette dimension et de ce prix.

En présence de son air sérieux, à le voir éponger la sueur qui ruisselait sur son visage, la sœur crut qu’il était de très mauvaise humeur ; aussi s’empressa-t-elle de le consoler en lui disant : « Mon cher monsieur, je comprends très bien votre embarras, mais vous nous avez rendu un grand service, aussi mes petits orphelins ne vous laisseront pas partir sans vous avoir offert un témoignage de remerciement et de reconnaissance. » Alors, sur un signal de la sœur, arrive toute une armée de jeunes enfants, qui vont se ranger en silence autour de la salle.

La statue de l’ange gardien est dévoilée, pendant qu’un chant de reconnaissance très bien réussi est exécuté par les petits orphelins en l’honneur de l’ami Andé.