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Page:Lambert - Rencontres et entretiens, 1918.djvu/136

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RENCONTRES ET ENTRETIENS

de 1837 a eu du bon comme vous dites, avouez que les curés l’ont fait cesser à temps, car à quoi aurait servi une plus longue insurrection, puisque il est reconnu aujourd’hui que tout ce que les Canadiens ont demandé dans le temps, ils l’ont obtenu par la suite.

Alors nous devons remercier nos prêtres d’avoir fait cesser une plus longue et inutile effusion de sang ! »

Depuis longtemps, je connaissais le père Jérôme Léveillé : C’était un de ces Canadiens à stature d’Hercule, dont l’aspect robuste, la figure brillante de santé en imposaient à tous ceux qui l’approchaient. Son regard doux, sa physionomie mélancolique ou souriante tour à tour, contrastait beaucoup avec sa voix rude, sous laquelle se cachait une bienveillance à toute épreuve.

Souvent j’avais eu l’occasion d’entendre le père Jérôme parler des aventures et des mille petits ennuis que nos prêtres ont eu à subir durant le cours de leur ministère, de la part de particuliers ignorants, ou mal intentionnés. J’aimais à entendre dire, entr’autres l’aventure d’un curé Marquis, aventure arrivée lors d’une de ses tournées annuelles à travers ses différentes missions éloignées : il s’agit de la rencontre du curé avec un mendiant.