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LE PÈRE JÉRÔME

croyaient rien, et, vu l’esprit du temps, M. Robson jouissait d’une grande considération parmi les admirateurs de la force musculaire.

Kinsey était alors le rendez-vous de tous les fiers à bras des chantiers d’alentour. Tant que le curé Robson était au milieu d’eux, ils s’amusaient à tirer innocemment du poignet ou à raconter les tours de force de celui-ci, de celui-là. Mais sitôt le curé parti, les flacons de jamaïque faisaient leur apparition, et la discorde ne tardait guère à s’en suivre.

Un dimanche, les gens de Kinsey s’étant plaints au curé d’un grand désordre, qui avait eu lieu le dimanche précédent, M. Robson fit, à la basse messe, une sortie sévère sur la conduite scandaleuse des gens, disant que Kinsey n’était pas le rendez-vous de tous les restants des paroisses environnantes ; et il termina par cette apostrophe : « À tous ceux qui se rendent en ce village, dans le seul but de faire du désordre et du scandale, je dis bien haut : Restez chez vous ! »

À la sortie de la messe, plusieurs citoyens froissés de ce qu’ils venaient d’entendre, ne se gênèrent nullement pour manifester tout haut leur mécontentement.

Au nombre de ces mécontents se faisait surtout remarquer un nommé Marcotte qui,