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RENCONTRES ET ENTRETIENS

Je ne veux point passer sous silence ce qu’il raconta, un jour, au sujet d’un monsieur Robson, prêtre Irlandais, alors curé à Drummondville.

Il y a plusieurs années de cela, dit-il ; j’étais jeune homme alors. Mes parents étaient établis sur des terres nouvelles, à mi-chemin entre St-Grégoire et Kinsey.

Quelquefois mes parents m’emmenaient à l’église de St-Grégoire, mais le plus souvent j’allais à Kinsey, accompagnant mon oncle Augustin.

Le curé Robson desservait aussi Kinsey où il venait dire la messe, une fois par mois. Mr. Robson était un gros et grand prêtre, doué d’une force peu commune.

Dans les premiers temps, après la messe il se mêlait volontiers aux Canadiens, et prenait plaisir à montrer sa force musculaire ; même un jour il s’était oublié jusqu’à se colleter avec mon oncle Augustin qui, sans rien dire de trop, était doué lui-même d’une force peu ordinaire. La prise fut rude : la cime de l’herbe en brûlait partout où les deux combattants posaient le pied.

Mon oncle disait par la suite, que si monsieur Robson n’avait pas été un prêtre, il en serait facilement venu à bout. Mais les gens n’en