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Page:Lambert - Rencontres et entretiens, 1918.djvu/77

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LE VIEUX SOLDAT

maison en maison, de porte en porte, demandant contribution ou Christmas pour le pauvre infortuné.

Les exclamations joyeuses des jeunes gens, les rires argentins des jeunes filles, l’empressement des gens à goûter le bonheur d’un pauvre à soulager, tout cela ne manquait jamais d’impressionner et d’exciter d’attendrissantes émotions.

Ce jour-là, le temps était ravissant, et la terre, couverte d’une légère couche de neige semblable à un riche tapis de soie blanche ; une fraîche brise caressait de ses baisers les figures épanouies comme des roses.

À l’ouest, le ciel se dorait des rayons du soleil couchant ; la nature entière souriait en quelque sorte à l’allégresse générale dans cette rivalité d’efforts d’un chacun pour rendre heureux, en l’honneur du grand jour de Noël, un des leurs, moins favorisé sous le rapport de la fortune.

Le sort avait désigné, cette année-là, un vieux Canadien du nom de Guillaume Laporte, (William Leeport) comme on disait en anglais. Ce vieux Canadien voisin de mon frère, était un ancien soldat de la guerre de Sécession.

Si le joyeux cortège avait été bien reçu et exaucé partout, néanmoins la procession avait