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RENCONTRES ET ENTRETIENS

américains. Lorsqu’éclata la guerre de Sécession, il avait trente-huit ans. Un Américain l’engage pour aller à la guerre remplacer son garçon, avec promesse qu’à son retour, il lui donnera une jolie somme d’argent. Laporte assiste à un grand nombre de batailles. Blessé à Charleston, il doit prendre un repos de quatre mois, après lesquels il est enrôlé dans un régiment composé presque exclusivement de Canadiens-Français.

Ce régiment lancé au plus fort de la mêlée, s’illustra par sa bravoure et sa bonne conduite.

À la conclusion de la paix entre le Nord et le Sud le régiment ayant été licencié, Guillaume Laporte revient dans le Vermont, chez le vieil américain, afin de toucher la somme promise. Mais le vieillard était mort, et monsieur son fils ne veut remplir qu’à moitié la promesse donnée par le père.

Dépité, notre Canadien quitte cet endroit et viens demeurer dans le village où il a vécu depuis, dans la maisonnette achetée avec les économies faites sur le produit de son travail et la faible pension octroyée par le gouvernement.

La blessure que le vaillant soldat avait reçue à un bras, durant la guerre, lui avait fait perdre