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plaintes innombrables contre les abus, et des demandes de justice ou de faveur, qui dormaient depuis plusieurs années. Pendant ma résidence dans les Canadas, il se passa un jour à peine sans que je reçusse quelque pétition ou représentation relative au département des terres de la couronne ; et les matières appartenant à cette branche du gouvernement, occupèrent nécessairement une bien plus grande portion qu’aucune autre de ma correspondance avec le Secrétaire d’État. Les informations que je possède maintenant, je les ai principalement obtenues par le moyen d’une commission d’enquête, laquelle se rapportant aux avantages probables d’un système uniforme pour toute l’Amérique Septentrionale Britannique, et à l’intérêt profond et universel que les colons prennent à ce sujet, je fis émaner au nom de votre majesté, et étendis à toutes les provinces. Les minutes des témoignages donnés devant les commissaires sont annexées au présent rapport, avec un rapport séparé, contenant l’esquisse d’un plan pour l’administration future de ce département le plus influent du Gouvernement. Si votre majesté et le Parlement Impérial adoptent ce plan, ou tout autre fondé sur des principes semblables, je crois fermement qu’il sera donné à la prospérité des possessions de votre majesté dans l’Amérique Septentrionale une impulsion, qui surpassera ce que leur meilleur ami, qui ne connaîtrait pas les faits, serait incapable d’imaginer ; et plus propre qu’aucune autre réforme à attacher le peuple de l’Amérique Septentrionale Britannique au trône de votre majesté, et à cimenter et perpétuer une connexion intime entre les colonies et la mère-patrie. Il me faudra revenir sur ce point ci-après. J’en ai fait mention ici pour inviter l’attention de votre majesté, et réveiller celle de vos ministres et de votre parlement sur un sujet qui, quelque peu d’intérêt que le Gouvernement Impérial y a donné jusqu’à présent, est un objet de discussions constantes et pressantes dans le colonies.

Aux États-Unis, depuis l’année 1796, la disposition des terres publiques non déjà appropriées à des états particuliers a été strictement réglée par une loi du Congrès — non par des lois différentes de diverses parties du pays, mais par une seule loi pour la totalité des terres publiques, et qui est une loi qui a été, comme on en peut juger, favorable à la prospérité du peuple, tant par ses bons effets qui sont évidents, que par sa continuation presque hors de doute pendant tant d’années. Dans les colonies de l’Amérique Septentrionale Britannique, à une exception partielle près, il n’y a jamais eu, jusqu’à tout récemment, aucune loi sur le sujet. Toutes les terres publiques ont été censées être la propriété de la couronne, et toute l’administration pour en disposer en faveur des individus, dans la vue de les faire établir, a été conduite par des officiers, de la couronne, sous l’autorité d’instructions de la trésorerie ou du département colonial en Angleterre. Les assemblées provinciales, si ce n’est tout récemment au Nouveau-Brunswick et au Haut-Canada, n’ont jamais eu de voix sur le sujet ; et dans ces deux cas, le contrôle populaire n’est guère que nominal. Le Parlement Impérial n’est jamais intervenu qu’une fois, alors que, laissant le reste de côté, il établit le malheureux système des « réserves du clergé. » À ces légères exceptions près, les