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ment des États-Unis, quelque forts que soient les liens des intérêts pacifiques mutuels, qui unissent les deux nations, il y a des sujets de dispute qui peuvent changer ces sentiments. Il y a maintenant entre nous des questions d’intérêt national dont toutes les considérations politiques demandent l’arrangement immédiat. Ces intérêts ne peuvent être appuyés sans la vigueur nécessaire dans un temps où la désaffection dans une partie très importante de nos possessions de l’Amérique Septentrionale, parait donner à un ennemi certains moyens de faire subir du tort et de l’humiliation à l’empire.

Mais les chances de la rébellion ou de l’invasion étrangère ne Sont pas celles que je regarde soit comme les plus probables ou les plus dangereuses.

L’expérience des deux dernières années me présente un résultat beaucoup plus prompt et plus désastreux. Je crains, de fait, la complétion du triste œuvre de la dépopulation et de l’appauvrissement, qui marche rapidement maintenant. Le mal actuel n’est pas seulement, que les améliorations sont arrêtées, et que la richesse et la population de ces colonies n’augmentent pas sur l’échelle rapide du progrès des États-Unis. Aucune accession de population n’a eu lieu par l’émigration, et il n’est pas apporté de capitaux dans le pays. Au contraire, les capitaux semblent laisser ces provinces agitées. Il y a longtemps qu’il se fait une émigration considérable et annuelle de jeunes gens appartenant à la portion française du Bas-Canada ; ils vont dans les États du Nord de l’Union, où ils sont hautement prisés comme travailleurs, et gagnent de bons gages, et ils s’en reviennent généralement chez eux après quelques mois ou années, avec leurs épargnes. Je ne crois pas que la somme de cette émigration ait augmenté dans le cours de l’année dernière, si ce n’est par un petit nombre de personnes notablement compromises dans l’insurrection, qui ont vendu leurs biens et se sont décidées à un exil perpétuel ; mais je pense qu’il y a lieu de croire que parmi la classe d’émigrés habituels que je viens de mentionner, un grand nombre se fixent maintenant dans les États-Unis. Mais les habitudes sédentaires et les affections locales des Canadiens français rendent peu probable qu’ils quittent leur pays en grands nombres. Je ne sache pas que la même cause ait produit une diminution de la population Britannique. L’emploi des capitaux Britanniques dans la province n’est pas considérablement entravé dans les principales branches de commerce, et les maux principaux sont l’éloignement des capitalistes Anglais entreprenants de la partie Française du pays, une