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oureau colonial eût des informations suffisantes. Il était devenu d’habitude pour le bureau colonial de prendre l’initiative dans ces questions, de s’occuper d’applications de la part d’individus, de renvoyer ces applications ou gouverneur, et sur sa réponse, d’en venir à une décision. Le gouverneur a pu par ce système rejeter la responsabilité sur le bureau colonial, en autant que dans chaque cas important il mettait en réalité à effet l’ordre de l’autorité à laquelle il était responsable. Mais la vigueur réelle de l’exécutif a été essentiellement affectée ; la distance et les délais ont affaibli la force de ses décisions ; et la colonie, dans chaque crise de danger, et presque dans chaque détail d’administration locale, a senti le mal d’avoir son autorité exécutive, exercée de l’autre côté de l’Atlantique.

On n’a rien gagné non plus, ni en responsabilité efficace, ni en saines informations, en transférant ainsi les détails du gouvernement exécutif au département Colonial en Angleterre. L’ignorance complète et inévitable dans laquelle sont le public Britannique et même la masse de ses législateurs, à l’égard des vrais intérêts de populations éloignées, qui différent tellement de la leur, produit une indifférence générale, que rien moins qu’une grande crise politique ne dissipe jamais ; et la responsabilité au Parlement, où à l’opinion publique de la Grande-Bretagne, serait, à en excepter ces grandes et rares occasions, positivement nuisible, si elle n’était pas impossible. Les changements répétés causés par les événements politiques en Angleterre, n’ayant pas de connexion avec les affaires coloniales, n’ont laissé à la plupart des divers représentants du département colonial en Parlement que trop peu de temps pour acquérir même une connaissance élémentaire de la condition de ces nombreuses et hétérogènes sociétés qu’ils ont eu à administrer et pour lesquelles ils ont eu à législater. Les personnes entre les mains desquelles est resté ou a dû rester la régie réelle de ces affaires, ont été les membres permanents mais entièrement responsables du bureau. Ainsi le vrai gouvernement de la colonie a été séparé de la plus légère responsabilité nominale qui existe. À part même de ce grand mal, de ce mal principal du système, la presse des affaires multipliées ainsi jetées dans le Bureau Colonial, et les changements répétés de ses directeurs ostensibles, ont produit dans la régie des affaires publiques un désordre, qui a occasionné des maux sérieux, et une grande irritation. Ce n’est pas là seulement mon opinion particulière, car je ne fais que répéter celle d’un comité spécial de la chambre d’assemblée du Haut-Canada, qui dans