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un rapport en date du 8 février 1828, dit : « Il parait à votre comité qu’une des principales causes de mécontentement contre l’administration des affaires coloniales provient des fréquents changements dans le bureau du secrétaire d’état, auquel est confié le département colonial. Depuis que le ci-devant Lord Bathurst se retira de cette charge en 1827, votre comité croit qu’il n’y a pas eu moins de huit ministres coloniaux, et que la politique de chaque homme d’état successif a été plus ou moins marquée par une différence avec celle de son prédécesseur. Cette fréquence de changements produit en elle-même deux maux ; le premier, une connaissance imparfaite des affaires des colonies de la part du principal secrétaire, et la nécessité qui s’en suit de soumettre des détails importants à des officiers subordonnés du département ; et le second, le manque de stabilité et de fermeté dans la politique générale du gouvernement, et qui comme de raison cause beaucoup d’embarras aux gouverneurs, et autres officiers des colonies, quant aux mesures qui seront approuvées.

Mais sans aucun doute, (continue le rapport) l’objection de beaucoup la plus grande au système, est l’impossibilité où il met chaque ministre colonial, sans l’assistance de personnes possédant des connaissances locales, de s’instruire des besoins, des désirs, des sentiments et des préjugés des habitants des colonies, pendant Sa continuation temporaire en office, et de décider d’une manière satisfaisante sur les exposés et réclamations contradictoires qui sont mis devant lui. Une résolution ferme et inébranlable d’adhérer aux principes de la constitution, et de maintenir les pouvoirs justes et nécessaires de la couronne, ferait beaucoup pour suppléer au manque de renseignements locaux. Mais ce serait faire plus qu’on ne peut raisonnablement attendre de la sagacité humaine, qu’un homme ou réunion d’hommes décidassent toujours d’une manière irréprochable sur des sujets qui ont leur origine à des milliers de milles du siège du gouvernement impérial, où ils résident, et dont ils n’ont aucune connaissance personnelle quelconque ; et en conséquence il doit être souvent fait du tort à des individus, comme on doit prendre sous un faux jour des questions politiques importantes, qui à la fin peuvent jeter toute une société en difficulté et en dissension, non par l’absence du plus ardent désir de faire le bien, mais par une connaissance imparfaite des faits sur lesquels former une opinion.

À ces objections, ajoute le rapport, on pourra répondre, que quoique le principal Secrétaire d’État se retire avec un changement