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des plus importants départements, qui ailleurs requièrent un esprit surintendant. Mais la simple administration ordinaire de la justice, de la police, de l’éducation, des travaux publics et des communications intérieures, des finances et du commerce, requerrait la surintendance de personnes compétentes à aviser le gouverneur, sur leur propre responsabilité, sur les mesures à adopter ; et le travail additionnel qui tombe sur les chefs de tels départements dans les autres pays, dans la recherche des améliorations du système et des lois qui se rapportent à chacun, donnerait certainement de l’occupation additionnelle, par suite des vices qui sont particulier à la législation et à l’administration du Bas-Canada. Cependant, il n’y a aucun chef responsable dans aucun de ces départements, aux avis desquels le gouverneur puisse se fier en sûreté pour le guider. Il y a dans chaque département des officiers subordonnés et très capables, dont il est, de fait, forcé de prendre des renseignements de temps à autre. Mais il n’y en a aucun sur qui lui ou le public puisse jeter les yeux pour la régie exacte et une décision saine sur la politique de chacun de ces départements importants.

Les vrais aviseurs du gouverneur ont, de fait, été le Conseil Exécutif ; et on peut à peine imaginer une institution plus singulièrement calculée pour empêcher la responsabilité des actes du gouvernement de s’attacher à qui que ce soit. C’est un corps dont la constitution ressemble un peu à celle du Conseil Privé : il est lié au secret par un semblable serment ; il remplit de la même manière certaines fonctions judiciaires anomales ; et son « avis et consentement » sont requis dans quelques cas dans lesquels l’observance de cette forme a été jugée comme un contrôle nécessaire sur l’exercice de certaines prérogatives de la Couronne. Mais sous d’autres rapports, il a plus de ressemblance à un cabinet, le gouverneur étant dans l’habitude de prendre son avis sur la plupart des questions importantes de sa politique. Mais comme il n’y a pas de division en départements dans le Conseil, il n’y a aucune responsabilité individuelle, ni aucune surintendance individuelle. Chaque membre du Conseil prend une égale part dans toutes les affaires amenées devant le corps. Le pouvoir de déplacer les membres étant rarement exercé, le Conseil est, de fait, principalement composé de personnes qui y ont été appelées il y a longtemps ; et le gouverneur est obligé ou de prendre avis de personnes en qui il n’a aucune confiance, ou de ne consulter qu’une partie du Conseil. Le secret des procédés ajoute à l’irresponsabilité du corps : et lorsque le gouverneur fait une démarche importante, il n’est pas connu, ou non authenti-