Page:Lambton - Rapport de Lord Durham.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64

quement connu, s’il a pris ou non l’avis de son Conseil, quels membres il a consultés, ou par l’avis de qui dans ce corps il a été finalement guidé. La responsabilité du Conseil Exécutif a été constamment demandée par les réformateurs du Haut-Canada, et en quelques occasions par ceux de la province inférieure. Mais il est réellement difficile de concevoir comment on peut obtenir une responsabilité désirable, si ce n’est en changeant l’opération de cette machine embarrassante, et en plaçant les affaires des divers départements du gouvernement entre les mains d’officiers publics compétents.

Dans le cours ordinaire des affaires publiques dans la colonie, presque toutes les affaires viennent, de fait, devant le gouverneur, ou son assistant immédiat le Secrétaire-Civil de la province. Le bureau du Secrétaire-Civil est, de fait, le bureau public général, où presque toutes les espèces d’affaires originent, ou dans lesquels elles passent à un point ou un autre de leur cours. Les applications qui arrivent tous les jours à ce bureau montrent le singulier manque d’organisation convenable dans la province, et la grande confusion d’idées touchant les fonctions du gouvernement, qui s’y est engendrée dans l’esprit du peuple. Une partie considérable consiste en requêtes au gouverneur lui demandant d’intervenir dans le cours de la justice civile. Chaque décision d’officiers subordonnés est le sujet d’un appui ; et aucune référence au département convenable ne satisfait les requérants, qui s’imaginent avoir droit de réclamer une investigation personnelle de chaque cas par le gouverneur ou le secrétaire civil. Les appels pour le passé sont également nombreux ; et on paraît s’attendre à ce que chaque nouveau gouverneur prenne connaissance de chaque décision d’aucun ou de tous ses prédécesseurs, qui se trouve n’avoir pas satisfait le requérant.

Mais si telle est la mauvaise organisation et l’imperfection du système au siège du gouvernement, on peut croire aisément que le restant de la province n’a pas joui d’une administration bien vigoureuse et bien complète. De fait au delà des murs de Québec, toute administration régulière du pays paraît cesser ; et il y avait à peine, littéralement parlant, un seul officier public du gouvernement civil, à l’exception de Montréal et des Trois-Rivières, auquel on pût adresser aucun ordre. Le solliciteur-général réside communément à Montréal ; et dans chaque district il y a un shérif. Dans le restant de la Province, il n’y a ni Shérif, ni maire, ni constable, ni officier administratif supérieur d’aucune sorte. Il n’y a ni officier