Page:Lambton - Rapport de Lord Durham.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70

plément la manière dont les nominations sont faites, de fait. Elles sont, et cela depuis longtemps, presque entièrement laissées à un assistant subordonné dans le bureau du secrétaire civil. Ce monsieur dit qu’il ne faisait aucune démarche, et en vérité selon la loi il ne le pouvait pas, jusqu’à ce qu’il eut reçu une pétition, avec le nombre de noms requis y attachés. Son impression était que ces signatures s’obtenaient généralement par le moyen de manœuvres assidues dans la paroisse, généralement de la part de quelque personne qui voulait avoir l’emploi de greffier, qui est pavé, et qui prenait ce trouble pour assurer la nomination des commissaires par lesquels il espérait être nommé. Après quelques informations reçues d’aucune personne que cet assistant-secrétaire jugeait à propos de consulter sur le caractère des personnes proposées, elles étaient nommées, presque comme une conséquence naturelle. Quelque temps après, si quelqu’autre personne de l’endroit acquérait plus de popularité, et qu’elle convoitât l’office, une pétition était mise sur pied contenant des accusations contre celui qui occupait l’office et demandant sa destitution, et de lui substituer son rival. Sur presque toutes les nominations il s’élevait aussi de longues controverses sur la politique, les qualifications et le caractère du candidat à l’office ; et les destitutions ou les nouvelles nominations étaient toujours attribuées à des causes politiques dans les journaux de chaque parti ou race. Les investigations sur les qualifications des personnes proposées, et sur les accusations portées contre les commissaires, et sur la défense qui s’ensuivait, et les preuves éloignées et nullement satisfaisantes apportées, à l’appui de chacune, formaient une grande proportion des affaires du bureau du secrétaire civil. Quelque nomination qu’il fît, le gouvernement était assuré de créer du mécontentement ; et l’administration de la justice était laissée entre les mains d’hommes incompétents, dont la nomination avait été faite de cette manière au point même, quelquefois, à élever des doutes sur leur intégrité, aux yeux, non seulement de ceux qui s’étaient opposés à leur nomination, mais aussi de ceux qui l’avaient appuyée. Je me bornerai à ajouter que quelque temps avant de laisser la province, les plus hautes autorités légales du pays me pressèrent très vivement et très fortement d’abolir tous ces tribunaux à la fois, par la raison qu’un grand nombre d’entre eux étant composés entièrement de Canadiens-Français désaffectionnés, s’étudiaient à harrasser les loyaux sujets, en maintenant des actions contre eux, à raison de la part qu’ils avaient prise dans l’insurrection récente. Leurs décisions sont sans appel ; et il a été rapporté qu’ils avaient eu le front d’accorder des dommages