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cultés, exigent que le gouvernement donne en tout temps l’attention requise aux intérêts et aux sentiments du clergé et de la population catholique.

Mettant de côté la régie des terres incultes, et le revenu qui en provient, dont je traiterai au long ailleurs, et il n’est pas nécessaire que j’entre, pour le présent, dans des détails circonstanciés du système financier du Bas-Canada, mon objet étant seulement d’indiquer les résultats du système généralement du gouvernement, en autant qu’il a produit l’état de crise où se trouve actuellement la Province. Je n’examinerai pas si les opérations du fisc, de la monnaie et du commerce sont conformes aux meilleurs principes d’économie publique. Mais j’ai raison de croire qu’on pourrait faire des améliorations dans la manière de prélever et de dépenser le revenu provincial. Durant mon séjour en Canada, les maux résultant du mauvais système des Banques et des institutions monétaires se sont offerts à mon attention.

Je ne suis pourtant pas porté à croire que ces maux aient contribué en aucune manière à causer les derniers troubles. Ils n’indiquent suivant moi guère plus de mauvaise régie ou d’erreurs qu’on en observe dans les mesures des meilleurs gouvernements sur des questions difficiles. Et quoique la nécessité de trouver quelque moyen efficace pour remédier à ces maux ait, ainsi que je l’expliquerai ci-après, beaucoup influencé mes vues par rapport au plan général à adopter pour le gouvernement de cette colonie et des autres colonies du nord de l’Amérique, je considère que le perfectionnement du système monétaire et financier de la province est un sujet qui devra être du ressort du gouvernement local, lorsqu’il sera établi sur une base permanente.

Le montant du revenu a décru durant les quatre dernières années de £150 000 à un peu plus de £100 000 par année. Cette diminution est principalement due à la moindre consommation de liqueurs spiritueuses et autres objets d’importation étrangère et à l’établissement de manufactures pour ces objets dans le pays. Néanmoins comme les dépenses du gouvernement civil ne montent d’ordinaire qu’à £60 000 par année, il reste encore un surplus considérable à dépenser pour des objets locaux, de la manière pernicieuse que j’ai décrite plus haut. Un gouvernement plus actif et plus efficace aurait à peine de quoi subvenir à ses plus pressants besoins ; mais dans l’état actuel des choses, je considère que l’existence et l’appropriation de ce surplus de revenu est si préjudiciable, que je serais porté à recommander, comme le moindre de deux maux, la réduction des droits s’il était possible de le faire, sans diminuer en même temps les revenus du Haut-Canada qui n’en a pas trop déjà.

Les rapports financiers des deux provinces sont une source de difficultés croissantes. La plus grande partie, presque toutes les importations du Haut-Canada, arrivant aux ports du Bas-Canada, la province supérieure a réclamé une proportion des droits perçus dans le Bas-Canada. Cette proportion est réglée de temps à autres par des commissaires nommés par l’une et l’autre provinces. Le Bas-Canada, reçoit à présent trois cinquièmes, et le Haut-Canada deux cinquièmes de revenu ; mais