Page:Lamontage - Par nos champs et nos rives, 1917.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
131
le christ


II

Ô Christ ! toujours, ainsi, tu seras nécessaire
Au monde tourmenté qui lutte et qui gémit !
Tu resteras toujours le plus fidèle ami
Des hommes que le mal enveloppe et lacère !

Tant qu’il faudra semer les champs, pour que l’épi
Dispense à notre corps la graine nourricière,
Tant que, dans les sillons et la glèbe grossière,
L’effort humain devra s’acharner, sans répit ;

Tant que le vent, le froid, la tourmente, et l’orage
S’abattront, sans pitié, sur les belles moissons ;
Tant que les éléments, lourds de maux et d’affronts,
Feront peser sur nous le poids de leur outrage ;

Tant que, sous les douleurs, notre chair gémira,
Défaillante, et vouée à la décrépitude ;
Tant que, chargé de deuils et de vicissitudes,
Notre cœur harassé, dans l’ombre, pleurera ;