Page:Lamontage - Par nos champs et nos rives, 1917.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
152
le lien


« Pourquoi, sur ces terres rebelles,
« Pourquoi demeurez-vous bannis ?…
« N’avez-vous pas aussi des ailes,
« Pour voler vers les infinis ? »…

Et les tiges, fines et blondes,
S’élancent pour prendre leur vol ;
Mais leurs racines trop profondes
Les tiennent lourdement au sol !



Ah ! pauvres humains que nous sommes,
Livrés au monde, sans merci !
Combien d’hommes parmi les hommes,
Ont voulu s’élancer ainsi !

Combien d’âmes, belles et pures,
Ont fait ce rêve de monter,
De monter loin des flétrissures,
Dans l’azur et dans la beauté !…

Mais, hélas ! quand nous ouvrons l’aile,
Nous sentons un infâme lien :
Plus le céleste nous appelle,
Plus le terrestre nous retient !…