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la maison



C’est une maison blanche, avec la porte grise,
Et deux pignons pointus que darde le soleil.
Elle a cet air de paix qu’ont les vieilles églises,
Et cet air de gaieté qu’a la ruche en éveil.


Toujours ouverte, par une main charitable,
La porte bat au vent, comme une aile d’oiseau,
Laissant passer, unis aux parfums de la table,
Le bruit fin de l’aiguille et le chant du fuseau.


Tu verras des bouquets grimpant dans la fenêtre,
Et des enfants jouant avec naïveté ;
La mère est avec eux, tu peux la reconnaître
À ce noble sourire, empreint de majesté…


Le père n’est pas là. Parti pour la colline
Où l’orge remuante annonce les moissons,
Il reviendra bientôt, en longeant la ravine,
L’âme pleine d’amour et la lèvre en chansons…


Pénètre doucement au fond de cet asile :
Le vrai bonheur est là. Rentre, parle tout bas…
Il est là ! Mais, hélas ! s’il fuit ce domicile,
Ne cherche pas ailleurs, il n’est pas ici-bas !…