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la maison



Mais, hélas ! mon beau rêve, à jamais, s’est enfui,
Et je n’entrevois plus la chère maison verte ;
Sa porte, sur mes pas, ne s’est jamais ouverte,
La maison et l’étang, tout s’est évanoui !



Mais, sans avoir franchi le seuil de cette porte,
Où je devais trouver le bonheur attendu,
Je connais les secrets de ce logis perdu,
Et je sais les douceurs que son silence apporte !…


Car un beau rêve laisse un peu de sa beauté
Au cœur qui s’est nourri longtemps de sa présence :
Ce nid caché, qu’avait bâti mon espérance
A fait déteindre en moi sa paix et sa clarté !…

VI

Le jour s’éteint, semant du rouge à l’horizon,
Et la brune obscurcit l’or de la fenaison.

Le faucheur a repris sa faux sur ses épaules,
Et descend la colline, où brunissent les saules.