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la maison



Quoiqu’elle soit bâtie au pied d’une colline,
Elle fait face au fleuve, à ce fleuve enchanté
Dont la voix est terrible et le cœur tourmenté,
Et nous y respirons la bonne odeur saline.


Les senteurs de la mer s’y mêlent à l’odeur
Du trèfle qui fleurit dans les plaines voisines ;
Et l’enchevêtrement des grands bois y voisine
Avec des rocs, garnis d’une riche verdeur.


Et, près de la maison, est un étang limpide
Dont la source, éclairée aux rayons du soleil,
Réflète doucement le buisson en éveil,
Et, des oiseaux passeurs, mire le vol rapide…


Oh ! la chère maison, pleine d’ombrage frais !
Ami, je la souhaite à ta désespérance,
Pour mettre de la joie au fond de ta souffrance,
Et pour te reposer des jours durs et mauvais !…


Comme il eût été bon d’y vieillir et d’y vivre,
Tous deux, mon bien-aimé, dans le calme des soirs !
Comme il eût été bon d’aller souvent s’asseoir
Dans l’ombre de ces bois dont la senteur enivre !…