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la maison


Heureux de retrouver son épouse fidèle
Dont les pas vigilants font comme des bruits d’aile,

Heureux de l’entourer d’amour, comme autrefois,
De boire sa parole et de goûter sa voix,

Et de plonger ses yeux dans l’or de sa prunelle,
Plus clair que l’aube, où brille une flamme éternelle !…

* * *
Oh ! combien d’amoureux, un jour, ont fait ce rêve
De vivre obscurément, loin de tout bruit humain,
De marcher en silence, et de s’aimer sans trêve,
Les yeux au fond des yeux, et la main dans la main !…

Combien ont fait ce rêve cher de vivre ensemble,
Dans quelque nid perdu, sous les arbres épais,
Près d’un ruisseau qui coule, et d’un saule qui tremble,
Dans un vallon, baigné de lumière et de paix !…

Mais, le temps qui détruit, et l’heure qui divise,
Ne leur ont pas laissé le bonheur entrevu ;
Et, comme les errants de la terre promise,
Leurs mains n’ont pu saisir ce que leurs yeux ont vu…