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PRÉFACE


On me demande mon sentiment sur les vers de Mademoiselle Blanche Lamontagne. Mon Dieu ! J’aurais bien envie de barlander un peu. Mais il paraît qu’il ne faut pas

J’essaie, depuis que j’ai lu, de me définir le charme spécial et si pénétrant de cette poésie. Et je suis tenté d’écrire qu’il est fait tout d’abord d’une haute inspiration « mystique. » J’emploie ce terme dans l’acception qu’on lui donne maintenant. Et cela ne veut nullement dire : poésie religieuse, mais peut-être : âme religieuse qui fait loyalement de la poésie.

Pour Mademoiselle Lamontagne, les paysages physiques ne sont que l’envers de paysages moraux, et, sous la réalité visible, elle pénètre jusqu’aux formes éternelles. Parce que toute beauté créée n’cst qu’une vibration de l’harmonie infinie, toute contemplation terrestre lui devient motif à élévation spirituelle. Les fontaines d’ici-bas lui parlent des autres, de celles qui étanchent la soif pour toujours. La mer sous les étoiles s’offre en fragment lisible du grand poème divin ; dans son lit profond et dans la rumeur des vagues, s’animent les