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j’ai voulu revoir la campagne



J’ai revu le pré, la clairière
Dont l’herbe ployait, sous nos pas.
J’ai revu le champ, la rivière :
Ils ne me reconnurent pas !…


Et je me disais : « Ô folie
D’aimer ces plaines et ces bois !
Car leur beauté froide est sans vie,
Leur magnificence sans voix !…


Ces lieux, qu’en mes jours d’innocence,
J’aimais de mon âme d’enfant,
Ne devinent pas la puissance
De mon vieil amour triomphant !…


Partons ! Voilà trop de faiblesse,
M’écriai-je, quittons ces lieux ! »
Pendant, qu’en ma sombre tristesse,
Les larmes me venaient aux yeux…


Mais, comme je m’éloignais d’elles,
La forêt immense a frémi,
Dans un doux bruissement d’ailes,
Et la colline m’a souri !…