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aux ancêtres marins



Car, plusieurs d’entre vous, ô rudes capitaines,
Partis, l’âme joyeuse et le cœur plein d’amour,
Se sont couchés au fond de ces ondes lointaines,
Et dorment du sommeil qui doit durer toujours !…


Et, pourtant, vous étiez les fils de la colline,
Et vous aviez connu les champs de vos aïeux ;
Mais l’onde vous parla : sa parole câline
Mit le rêve en votre âme, et l’azur en vos yeux !…


Et vous avez quitté cette terre féconde,
Ô fils du soi, chercheurs de domaines plus beaux,
Et vous êtes allés, dans la vague profonde,
Laboureurs de la mer, labourer vos tombeaux !…

II

Maintenant vous dormez au sein des algues vertes,
Ô mes rudes aïeux, ô sublimes marins !
Et seul le vent qui vient des montagnes désertes,
Trouble vos soirs sereins !…