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aux ancêtres marins



Quand la brise du large ouvre ses grandes ailes,
Quand, le long des récifs, la mer vient se heurter,
Comme jadis, quand vous étiez sur vos nacelles,
On vous entend chanter !…


Mais quand le ciel se voile, et quand l’eau devient trouble,
Quand l’orage se fait menaçant dans les airs,
Quand le vent déchaîné rôde, là-bas, et trouble
Vos grands tombeaux déserts ;


Quand le flot, comme un bras qui frappe sur l’enclume,
À grands coups, vient s’abattre aux rivages altiers ;
Quand le doigt de la nuit vient sillonner d’écume
Vos sinistres sentiers ;


Quand terrassé, soudain, par la brise trop forte,
Quelque navire errant, au loin vient de sombrer,
À travers les sanglots que l’ombre nous apporte.
On vous entend pleurer !…