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louis hébert



Sur ta moisson en fleurs, mon œil brûlant s’arrête.
Dans l’ombre de tes pas, je cherche la beauté.
Ô maître, mon printemps jalouse ton été,
Et le doux laboureur fait envie au poète !…


Car, en ce Canada français — notre univers —
Tu créas le plus pur et le plus beau poème :
Ô preux, tu fis des champs que, chaque été, l’on sème,
Et tes épis nouveaux valent mieux que des vers !…


Tu fus grand ! Mais puisque tout azur a sa tache,
Puisque, dans tout concert, une voix sonne faux,
Permets que ma chanson soit fille de ta faux,
Et que ma plume soit une sœur de ta hache !…