Page:Lamontage - Par nos champs et nos rives, 1917.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ANCÊTRE


Parmi les hommes qui devinrent mes ancêtres,
Exploiteurs de forêts et marchands de poissons,
Il en est un, aimant les champs et les moissons,
Qui consacra sa vie aux durs travaux champêtres.

Celui-là partit seul, un jour, vers les côteaux,
Où la forêt poussait, épaisse, insurmontable,
Où surgissait, soudain, la face épouvantable
De l’ours que les chasseurs dardaient de leurs couteaux.

Dès l’aube, il se levait, s’en allait dans la brousse,
À travers les buissons se frayant des chemins,
Traversant les ruisseaux, et broyant de ses mains,
Le tronc des arbres morts, enveloppés de mousse.