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LÉGENDES GASPÉSIENNES.

venir me soigner quand j’aurai besoin de toi ! » La jeune novice avait promis. Cette âme sublime ne craignait rien ; elle attendait tout de Dieu.

Or, un jour, la nouvelle lui vint que son père, malade, la demandait. Elle avait promis, il fallait tenir sa promesse. Mais comment passer outre aux règles de la Communauté, et qui donc prendrait soin de la chapelle durant son absence ? Éperdue, toute en pleurs, elle courut se jeter aux pieds de la Madone, dans un coin du sanctuaire où ses mains pures entretenaient nuit et jour de tremblantes lumières. Elle joignit les mains, suppliante, et resta longtemps en prière devant la blanche statue de la Vierge.

Nul n’entendit les paroles qui s’échappèrent de ses lèvres, et nul ne vit les regards ardents qu’elle éleva vers la Mère du Ciel, mais elle partit au secours du moribond, et sa tâche journalière s’accomplit dans le couvent par un miracle divin. Tous les matins, à l’heure de la messe, les religieuses, émerveillées, virent la Sainte Vierge elle-même, cachée sous le voile monastique, accomplir la besogne de la petite Sœur