connaissait pas, des couleurs qu’il ne leur avait jamais vues…
Il allait la voir quatre fois par semaine, et lui faisait part de ses projets. Sa mère était morte depuis plusieurs années. Son père, qui était vieux, lui répétait souvent : — « Jos, — c’était son surnom — quand tu voudras te marier je te donnerai, comme je l’ai fait pour tes frères, un grand morceau de terre, avec des animaux, et tout ce qu’il faut pour t’établir… » Il était enfin prêt à accepter le don paternel. Il voulait se marier et devenir un « habitant » de progrès dont les champs seraient féconds et les granges bien remplies… Il parlait avec elle des plaines immenses où s’aligneraient les gerbes lourdes d’épis…
Elle semblait consentir à tous ses rêves, et chaque fois qu’il se rendait auprès d’elle, il revenait transporté de béatitude en songeant au bonheur qui se préparait…
Il avait choisi déjà, sur la terre de son père, le coin qui serait à lui, et où il voulait bâtir son nid. Il l’avait choisi éloigné de la route et des habi-