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LA MOISSON NOUVELLE


Mais peut-être aussi dans la brume
Verras-tu sombrer tes agrès,
Sous un triste vent d’amertume,
Sous la bourrasque des regrets,
Et tu reviendras de la grève
Lourd de détresse et de rancœur,
Courbé sous le poids de ton rêve ;
Jette ton filet, pauvre cœur !

Va toujours ! La beauté sereine,
Qui nous appelle en s’enfuyant,
Est une divine sirène
Qui sait enivrer de son chant.
Elle charme ceux qu’elle attire
Dans son baiser d’âcre douceur,
Et sa joie est un long martyre :
Jette ton filet, pauvre cœur !…