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Page:Lamontagne-Beauregard - La moisson nouvelle, 1926.djvu/73

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LA MOISSON NOUVELLE


Et je vins. Sur la mer, craintive et pauvre femme,
J’abandonnai mon sort aux mains des matelots.
La flamme qui brûlait en secret dans mon âme
S’élevait aussi forte et vaste que les flots !

Pendant que le vaisseau filait à toutes voiles,
Sur l’océan, par les beaux soirs silencieux,
Cependant que brillait le monde des étoiles,
Mon rêve grandissant s’élançait vers les cieux !

O mes sœurs, qui dira nos craintes, nos alarmes,
Nos vains efforts, nos pleurs et notre anxiété !
Que de fois, aux pieds de Jésus, mêlant nos larmes,
Que de fois nous avons ensemble sangloté !