Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
UN CŒUR FIDÈLE

à leurs pieds. Le lendemain elle était lavée, étendue et démêlée. Ensuite, entre les dentes des cardes, elle allait se transformer en doux flocons blancs comme neige…

Après ce premier printemps, quand les soirées lumineuses se prolongèrent, Marie se mit à filer. Ce travail ne lui était pas familier, et plusieurs fois, dans les débuts, le fil cassait ou se tordait en mille enchevêtrements. Mais, de jour en jour, la fileuse devint plus habile, et les écheveaux de laine soyeuse se succédaient sur le dévidoir. Elle aimait le beau linge de maison, les chaudes couvertures dans lesquelles on s’enveloppe la nuit, pendant que la brise froide souffle au dehors. Elle voulait en tisser plusieurs, et faire aussi de la flanelle pour lingerie fine. Elle filait tous les soirs.