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UN CŒUR FIDÈLE

Elle filait avec l’ambition des fileuses d’autrefois, les femmes diligentes, ses aïeules, celles qui vivaient au temps où l’on faisait tout de ses mains. Le souvenir de sa grand’mère lui revenait souvent, au cours de ce travail.

Elle se rappelait volontiers cette petite vieille toute menue, toujours à son rouet, près de la fenêtre, avec une coiffe blanche bien droite sur ses cheveux d’argent, fredonnant des romances et racontant de belles histoires du temps passé. Marie se rappela un jour avoir appris auprès d’elle cette légende de la fileuse qu’elle trouvait si belle :

— « Une pauvre vieille femme, veuve depuis longtemps, filait sans cesse pour les autres, afin de subvenir à sa subsistance.