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Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/181

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UN CŒUR FIDÈLE

mais on l’a jamais trouvé. Ça nous a fait bien de la peine. La semaine d’après on est parti pour l’Abitibi. On s’est engagé à Amos chez un habitant polonais. Deux mois plus tard, Joseph Blais se mariait avec la fille du voisin, un canadien qui avait grand de terre. Il se trouvait établi. Quand j’ai vu cela j’ai dit : je m’en vas. Je reste pas ici comme un as de pique ! Pourtant il y avait la belle-sœur de Blais qui me faisait une belle façon. Elle m’invitait à tout bout d’champ. J’aurais eu rien qu’un mot à dire, mais je l’aimais pas.

— Tu voulais pas te marier toi, Jean ?…

— Je pouvais pas, je pouvais pas… j’avais l’idée ailleurs…

Ils se turent tous les deux, lui ému, elle ravie. Elle écoutait, curieuse et charmée,