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Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/182

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UN CŒUR FIDÈLE

l’aveu de ce douloureux amour qui avait été pour lui sa joie, son unique joie.

Elle avait tout de suite saisi le sens de ces paroles : « j’avais l’idée ailleurs »… Elle comprit qu’il voulait dire : « C’est toi que j’aimais, tu le sais bien ! C’est à toi que je pensais, jour et nuit, au travail, au repos, c’est toi qui étais mon rêve, ma pensée, ma vie ! »…

Ils demeuraient ainsi sans parler. Par la porte entr’ouverte on apercevait les branches secouées par la brise embaumée du soir. Les coteaux étaient couronnés d’un nimbe léger. Le cri sec du grillon se faisait entendre par intervalles et le vent commençait à s’élever, faisant onduler l’avoine au fond des champs…