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UN CŒUR FIDÈLE

les élans du cœur, quand la lune envahit les jardins de sa lumière mystérieuse de ses ombres grandissantes, de sa douceur langoureuse, quand l’air du ciel, l’oiseau des nids, l’odeur des roses, la brise du soir, quand tout chante la joie d’aimer, oh ! qui dira le charme de votre solitude, vieux bancs de bois appuyés au tronc des arbres !

Et tous les soirs, pendant deux semaines le même désir les ramena au vieux banc, dans le silence, sous les branches lourdes où tombait peu à peu l’ombre de la nuit.

Ils se disaient peu de choses : des riens, des questions, des réponses banales, sans pensées profondes, sans recherche d’esprit, mais des phrases à travers lesquelles ils entendaient battre leur cœur et vivre leur tranquille amour… Ils passaient des heures