Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
UN CŒUR FIDÈLE

à briser ensemble des brins d’herbe, à déchirer des feuilles, à se disputer une fleur. Ils étaient de longs moments sans parler, vivant de leur tendresse comme la rose vit du soleil, comme l’oiseau vit de l’espace et de l’immensité. Ils n’aspiraient pas à des joies plus grandes. Nul trouble, nulle fièvre ne les tourmentait : aux yeux de Jean, l’avenir promettait les joies durables destinées à ceux que la vie a unis, et ces joies il les espérait, il y croyait sans chercher à en prévenir le moment. Il avait confiance dans les doux lendemains. Il jouissait de la présence bien-aimée, lentement, paisiblement, comme la terre s’enivre de la rosée que le ciel répand sur elle.

Quand, partout, on entendait fermer les portes et que déjà il faisait noir autour