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UN CŒUR FIDÈLE

d’eux, il ne cherchait pas non plus à prolonger ce tête à tête. Une dernière fois il la regardait, lui souriait, frôlait de sa main rude la main blanche de la jeune fille, et il s’en allait, fou de joie, ivre de la vie et du bonheur qu’elle donne à ceux dont l’âme vibre, respire, vit pour une autre âme…

Dès que sa mère fut hors de danger la femme de Gros-Jean revint chez elle et reprit sa besogne ordinaire. Jean ne revint plus rencontrer Marie sur le vieux banc du jardin. Mais il ne cessait de penser à elle. Elle était ce qu’il avait de plus cher au monde, et jamais, lui semblait-il, il ne pourrait épuiser le trésor de cette affection. Il croyait que près d’elle il lui serait possible de vivre uniquement des parfums de l’air et du vent qui passe.