taient à ses idées, qui les embellissaient encore ; elle voyait s’ouvrir devant elle une carrière brillante nouvellement décorée de fleurs fraîches et vermeilles. Funeste ignorance !… Ah ! si elle avait su que, ainsi que la durée des roses, l’amour ne vit qu’un instant, elle aurait peut-être évité le funeste précipice qui lui cachait les guirlandes dont la route était parsemée.
Le sommeil la surprit en pensant à Didier ; un songe fantastique le retraça à sa pensée : elle le voyait à ses genoux, il lui jurait une fidélité constante ; elle croyait aux serments de son ami. Sancie en était à son premier amour ! Sancie, de son côté, lui répétait qu’elle serait toujours fidèle. Ô bonheur ! elle se voyait près des autels avec l’objet de son choix, quand un corps armé et sanglant, par son aspect hideux, trouble la cérémonie. Cette image affreuse éveille la