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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

mois, une fièvre ardente ne cessa de la dévorer ; son esprit égaré et faible lui faisait voir à ses côtés le spectre pâle et sanglant de la victime de son inconstance. Le temps vint, à son tour, diminuer les regrets de la fille d’Arnaud ; elle oublia la mort de Didier, comme elle avait oublié son amour ; et le vicomte, délivré du seul rival qu’il pût craindre, recommença ses poursuites. Sancie, toujours légère, un soir qu’il la suppliait de se rendre à ses désirs, lui promit enfin de fixer l’époque de leur union. Quinze jours parurent bien longs ; mais ils étaient nécessaires pour les préparatifs de ce grand événement. Timoléon se retira ivre de joie. Sancie, restée seule, réfléchissait à son prochain bonheur, lorsqu’en fixant ses yeux vers une porte peu éclairée de la chambre, elle crut apercevoir un objet hideux, que cependant elle distinguait à peine ; cet objet s’avance insensi-