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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

blement… Ô surprise ! ô terreur, elle vit l’ombre de Didier, armée de pied en cap, qui lui montrait sa blessure, dont le sang ruisselait encore. Un pouvoir supérieur ranima les facultés de Sancie, elle ne pouvait s’évanouir ; l’horreur de sa situation était sans égale. Pendant une heure le fantôme sinistre fut présent à ses yeux, qui se refusèrent de se fermer. Enfin, avant de disparaître, l’ombre courroucée prononça ces mots : « Perfide amante ! le ciel est juste, tremble que ma vengeance se porte plus loin ! » Elle dit, et telle qu’une vapeur légère, elle se perdit dans l’obscurité. »


Aux cris de Sancie, ses femmes accoururent ; elle était privée de connaissance ; cependant le prodige qui l’avait frappée, avec le jour, perdit tout son pouvoir ; Timoléon l’emporta, et la quinzième aurore se leva