Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

pour éclairer un hymen malheureux que le ciel réprouvait.

À peine l’aube naissante faisait-elle pâlir le feu des étoiles, que le son des cloches appela le peuplé à la cérémonie. La ville de Saint-Félix ne pouvait contenir l’affluence des étrangers et des hauts seigneurs que le vicomte avait invités à la fête ; ses vassaux, portant sa bannière, joignaient à l’écusson de leur souverain celui de la belle fiancée ; les troubadours, les ménestrels, chantaient l’hymen d’amour, leurs instruments sonores portaient la joie dans tous les cœurs, et l’allégresse se peignait sur toutes les figures.

Vers les dix heures du matin, l’évêque de Toulouse[1], qui devait bénir les jeunes époux, se rendit processionnellement, accom-

  1. L’évêché de Toulouse n’a été érigé en archevêché qu’en 1328.