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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

sance, au culte de la mère de Dieu. Elle se montrait toujours vêtue de blanc, et les seuls ornements qu’elle ajoutait à la simplicité de cette parure étaient des bluets, des iris, des églantines ; en un mot, des fleurs bleues, dont parfois elle tressait des couronnes pour en parer son front.

Sa mère l’avait destinée à entrer dans un monastère ; mais elle mourut lorsque Annunziata Guidi était encore en bas âge, et son projet n’avait pu être accompli. Plus tard, le père de cette créature céleste l’aima avec une telle tendresse, qu’il ne put consentir à voir tant de perfections ensevelies dans un cloître. Il ne se croyait pas obligé, d’ailleurs, d’exécuter un vœu fait par sa femme sans qu’il eût donné son consentement.

Annunziata grandissait en beauté et en grâces ; le bruit de ses charmes se répandit au loin. Il n’était pas un gentilhomme de la