Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/167

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Haute-Italie qui ne cherchât à la voir, et qui, l’ayant vue, ne formât le dessein de lui plaire. Déjà plusieurs partis s’étaient présentés de Milan, de la Lombardie, de Gênes et de la Toscane ; mais son heure d’aimer n’était pas venue. Le comte Guidi, peu disposé à se séparer de sa fille chérie, ne la pressait pas de faire un choix ; il attendait qu’elle se décidât en faveur de l’un des nombreux prétendants à sa main.

Cependant Luigi Doria, l’un des descendants de cette maison génoise si fameuse dans l’histoire, avait produit sur l’âme naïve et pure de la jeune fille une profonde impression. Il y avait en lui, il est vrai, tout ce qui pouvait justifier cette préférence. Il était beau, gracieux, vaillant et plein d’honneur. Sa libéralité, sa franchise, ses connaissances, l’éclat qui rejaillissait sur lui de la gloire qu’il avait obtenue dans les dernières