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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

mon mausolée n’en porte plus que des traces illisibles. »

À cette déclaration précise, qui annonçait une créature de l’autre monde, un vif effroi s’empara de la jeune fille, qui fut sur le point de s’évanouir ; elle se laissa tomber sur un banc, où elle resta glacée et immobile. L’inconnue la contempla quelque temps à travers les plis de son voile avec une complète indifférence, puis elle poursuivit :

« Je suis la comtesse Ottavia Guidi.

Vous, madame ! » dit faiblement Annunziata.

— Oui, moi !… cela vous étonne ? Cependant les choses étranges qui, de temps immémorial, se passent dans notre famille doivent vous inspirer autant d’effroi. Que vous semble, par exemple, de cette perpétuité de morts fatales, de cette destinée attachée à tous ceux qui portent notre nom de terminer