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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

était encore impossible de croire à la réalité de l’apparition), dit alors :

« Qui m’assure que vous savez ce grand secret, et que vous êtes vraiment ce que vous prétendez être ?

— J’aime ce doute, il ne m’offense point, et me prouve, au contraire, que ce sera vous peut-être qui mettrez fin à la double peine que les vôtres, subissent tous.

— Laquelle ?

— De mourir de mort violente d’abord ; puis d’être privés du repos de la tombe. »

Annunziata frémit ; le fantôme poursuivit :

« Oui, tous vos parents errent le jour, et la nuit à l’entour de leur antique demeure. Ce sont leurs tristes plaintes qu’on prend parfois pour les gémissements de la brise. Ils souffrent un supplice que vous ne pouvez comprendre ; ils ont tous successivement imploré la pitié d’un des membres vivants