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Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/182

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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

effroi augmenta lorsque la bouche de la comtesse s’ouvrit comme pour lui parler, et que ses regards dardèrent sur les siens un éclair de colère.

Annunziata, toute tremblante, baissa les yeux et pâlit ; chacun s’empressa autour d’elle ; on lui demanda la cause de son chagrin ; deux fois elle fut prête à le dire, et deux fois l’expression menaçante du visage de la comtesse Ottavia retint sur ses lèvres cet aveu. Luigi Doria, plus inquiet que les autres, supplia la signorina de parler ; mais elle se montra inébranlable. Son amant allait redoubler ses instances lorsqu’il fut arrêté par une exclamation d’Alberto, le plus jeune des frères d’Annunziata. Cet adolescent entrait dans sa quinzième année ; sa ressemblance avec sa sœur était parfaite, et une douce amitié les unissait tous deux.

Il venait de se placer vis à vis du portrait