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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

fatal, et il s’écriait que la comtesse Ottavia, fatiguée de garder la même posture depuis un si grand nombre d’années, en avait changé, et qu’à présent elle regardait directement sa descendante. On fit d’abord peu d’attention à cette remarque ; mais peu à peu le reste de la famille et les habitants du château partagèrent son étonnement, car eux aussi voyaient trop souvent ce portrait pour ne pas s’apercevoir que la pose de la tête n’était plus la même. Ce prodige amena toutes sortes de commentaires ; mais on se résuma à croire que quelqu’un, par malice, avait repeint le tableau ; on voulut savoir qui avait fait ce mauvais tour, et nul ne put en désigner l’auteur.

Cependant le chef de la maison, le vénérable comte Guidi, demeurait assis dans son grand fauteuil d’ébène, dont les sculptures étaient un chef-d’œuvre de Baccio Bandi-