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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

le jeune Alberto. Ses parents et ses amis le suivirent afin d’aller réciter pour lui l’office des agonisants. Le comte Guidi lui-même voulut assister à cette triste cérémonie.

Annünziata seule n’avait pu suivre la foule ; elle resta dans la grande salle, hors d’état d’agir et peut-être de penser ; une seule idée absorbait en elle toutes les autres, celle de la communication qui lui avait été faite du secret fatal, et des moyens de sauver sa famille de l’affreuse destinée sous laquelle elle gémissait depuis si longtemps. Cependant, pour la sauver, devait-elle se rendre coupable du plus grand crime qu’on puisse commettre sur la terre, celui de compromettre le salut de son ame ! D’un autre côté, son tendre amour pour son père, son jeune frère et les autres membres de sa famille la mettait dans une affreuse perplexité ; elle se demandait si, pour sauver tant de têtes qui