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Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/185

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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

devait en être frappé recevait un avertissement du ciel par un moyen surnaturel. « Je ne puis donc plus douter, poursuivit-il, que mon Albertd ne soit cette victime, puisqu’il a vu avant tout autre le changement de pose du portrait. C’était lui que menaçait la comtesse Ottavia. » Il termina en invitant son malheureux fils à se confesser sans délai et à remplir ses autres devoirs religieux.

Cette exhortation faite par un père qui lui-même semblait sur le bord de la tombe, à un jeune homme brillant de fraîcheur et de santé, eût touché profondément même des étrangers. Hélas ! nul n’osait faire entendre des paroles d’espérance ; tant de preuves attestaient que de telles prédictions ne manquaient jamais de s’accomplir ! Un morne silence régna dans la salle. Le moine Leandro, directeur de conscience des comtes Guidi, entraîna vers la chapelle du château