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SOUVENIRS D’UN FANTÔME
tâcha de le fléchir par ses prières ; mais rien ne put calmer ses souffrances.
Dans ce moment, un profond soupir, poussé près de son lit, la fit tressaillir de nouveau. Il y avait dans cette plainte inarticulée quelque chose qui n’appartenait pas à la terre. Ses yeux se portèrent alors vers un grand miroir de Venise, placé entre deux croisées faisant face à son lit, et elle vit l’ombre de sa mère, qui paraissait plongée dans une profonde affliction ; puis, s’avançant vers elle :
« Ma fille ! lui dit-elle, je souffre…, et ton frère va mourir !…
— Et moi, répondit Annunziata d’une voix faible, dois-je donc me condamner à des tourments éternels ?
— Je souffre, répéta le fantôme, et ton frère va mourir !…
— S’il faut donner ma vie pour vous